Tout d'abord, qu'est-ce donc que la renaturation ou la revitalisation d'une rivière ?
Sans entrer dans les aspects techniques et les différences qu'il y a entre ces deux termes, nous pouvons dire, vraiment d'une manière très simpliste, qu'il s'agit du fait d'améliorer les aspects écologiques d'un cours d'eau... En d'autres termes, lui redonner vie !
MAIS QU'A-T-ELLE DONC CETTE BROYE ?
Est-elle si mal en point ? A-t-elle tant changé ces dernières années ? Une renaturation !!!
Est-ce le fantasme de quelques illuminés écologistes ou y a-t-il réellement une nécessité d'agir ?
La Broye entre Moudon et Salavaux est entièrement canalisée et n'offre plus les conditions de vie nécessaires à de nombreuses espèces animales et végétales.
Beaucoup d'affluents sont déconnectés de la Broye, par des seuils infranchissables pour de nombreuses espèces de poissons.
Nous constatons de fortes hausses des températures en été avec des pics journaliers à plus de 26 degrés.
Cette tendance s'est réellement aggravée cette dernière décennie. Le réchauffement de l'eau a des conséquences négatives directes pour certaines espèces
de poissons et différents autres organismes.
Les agriculteurs doivent faire face à de plus en plus de pression et à des contraintes de production toujours plus strictes. Pour réussir à répondre à ce qui leur est demandé, nombre d'entre eux prélèvent d'importantes quantités d'eau dans la Broye, pour l'arrosage des cultures.
Durant l'été, ce sont environ 17'500 litres minutes qui sont prélevés, soit 290 litres seconde, ce qui correspond à environ ¼ du débit de la Broye, en période d'étiage.
De nombreux oiseaux piscivores se trouvent sur la Broye. Mais en ce qui nous concerne, les solutions à long terme passent de toute évidence, par une renaturation des cours d'eau.
Dans la Broye, la présence du castor n'est constatée que sur les quelques tronçons boisés plus ou moins naturels.
De même en ce qui concerne certaines espèces d'oiseaux et autres animaux.
Une augmentation des surfaces boisées en bordure du cours d'eau serait vraiment bénéfique pour la biodiversité et permettrait par là même, d'abaisser la température de l'eau.
Une étude nommée Fischnetz, mise en place au niveau fédéral, a mis en évidence 13 hypothèses de disparition des poissons en Suisse
- atteinte hormonale dû aux rejets des STEP, déficience de la reproduction
- nombre de jeunes poissons insuffisant pour le maintien des espèces menacées
- détérioration de l'état de santé général des poissons, maladies, mort prématurée
- pollution chimique, dégradation de la santé physique des peuplements piscicoles
- mauvaise qualité morphologique des cours d'eau, destruction de l'habitat des poissons
- augmentation des sédiments fins, ensablement, colmatage, asphyxie du lit des rivières
- offre alimentaire insuffisante due à la pollution et au colmatage
- gestion piscicole déficiente, repeuplement inadéquat
- la baisse des captures résulte de la diminution du nombre de pêcheurs
- le déclin de la pêche résulte de l'augmentation de la prédation des oiseaux piscivores
- les changements des températures ont entrainé le déclin des populations piscicoles
- modification du régime des eaux, crues subites, manques d'eau prolongés
- effets combinés des différents facteurs variant selon les régions
Malheureusement, la Broye comporte la presque totalité des problèmes relevés.
Il n'est toutefois pas trop tard pour agir car la Broye a, contrairement à beaucoup d'autres rivières, une très grande diversité de poissons.
Plusieurs espèces de poissons sont menacées de disparition à l'échelle nationale. Cependant, leur nombre est faible et leur maintien dans la Broye, ne tient souvent qu'à un fil.
Ce que nous venons de vous présenter démontre la nécessité d'agir... Nul doute que nos décisions actuelles auront de grandes répercussions sur notre environnement futur.
